
Au-delà du simple jeu, le football est en Afrique un sport national qui fait partie de l’identité même du pays en servant de vecteur d’unité. Hormis les quelques étoiles du continent qui s’affichent comme dominants même en Europe, les entraîneurs africains écrivent à chaque compétition, un peu plus leur légende. En effet, entre la victoire du Cameroun face à l’Argentine en 1990 à 10 contre 11 respectivement et l’arrivée du Maroc en demi-finales de la CDM 2022, les entraîneurs africains ont grandement gagné en reconnaissance. En démontrant leurs compétences, leur expertise et une grande capacité à porter des équipes à la réussite sur le plan mondial, ils ont offert au monde un visage totalement différent du football africain. La présence de ces entraîneurs dans certains collectifs a été le déclic qui a révélé au monde le potentiel caché de nombreux joueurs, qui était étouffé dans un tournoi de faible envergure. Ces quelques lignes sont un essai dont le but est de vous faire explorer la route vers la reconnaissance de ces entraîneurs et les défis qu’ils rencontrent.
Historique du football en Afrique et naissance des premiers vrais entraîneurs africains
C’est vers la fin du XIXe siècle que ce sport a gagné l’Afrique devenant par la même occasion la passion du grand public. En transcendant les frontières ethniques et autres, il a conduit à la mise en place d’équipes nationales. La formation et l’éducation des entraîneurs sera cependant totalement négligée. Il s’avère que ceux-ci se basaient uniquement sur la vision du jeu et ne mettaient en place que des formations de basse qualité. La sélection des joueurs elle-même n’était pas totalement transparente et centrée sur l’aptitude, la cohésion.
C’est au début des années 90 cependant que s’observe une réelle prise de conscience. Avec l’arrivée de sponsors comme les bookmakers tels que Melbet, des fonds ont été levés pour améliorer le niveau des sélections et surtout du staff. Vous pouvez d’ailleurs effectuer votre inscription depuis le lien : meilleurs sites de paris sportifs au Burkina. Ces investissements ont permis la formation d’entraîneurs de qualité, eux-mêmes devenus les pionniers. Il s’agit de figures emblématiques comme Mourad Fadli et Hussein Ghaly pour la Tunisie et l’Égypte respectivement.
Succès en compétitions internationales : le déclic
De par leur collaboration avec les équipes africaines, certains coachs ont révélé le potentiel des entraîneurs africains. C’est le cas de Hervé Renard, qui a remporté la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) à deux reprises et ce avec deux sélections différentes : la Zambie et la Côte d’Ivoire. Il faut également noter les efforts desdits entraîneurs au sein de leurs effectifs. Prendre pour cas, Aliou Cissé qui a conduit le Sénégal à une victoire en CAN en 2021, la première de son histoire.
Grâce à ces victoires notables, ils se sont retrouvés propulsés au devant de la scène en devenant entraîneurs de grandes équipes de prestigieuses ligues africaines, mais aussi européennes. Cette preuve supplémentaire n’a fait que renforcer leur image et prouver l’efficacité de leurs méthodes et philosophies de jeu. En tenant les rênes du FC Bordeaux en Ligue 1, Jean-Louis Gasset, entraîneur ivoirien a prouvé l’aptitude des coachs africains à réussir dans les ligues de haut niveau.
Développement de talents
Des entraîneurs non africains comme Claude Le Roy, qui a eu une grande influence sur le développement du football en Afrique, ont investi dans la formation des jeunes talents. Ainsi, ils ont contribué à élever le niveau du football sur le continent. Cependant, du côté de la formation des entraîneurs, les pays n’ont simplement fait que mettre en place leurs propres programmes. Une harmonisation des programmes serait plus judicieuse pour le développement des entraîneurs. Ceux-ci auraient directement la possibilité d’échanger et d’apprendre mutuellement.
Comme pour corroborer cela, sachez que la CAF a décidé de la mise sur pied de certifications permettant aux entraîneurs de se conformer aux standards internationaux. La raison derrière est toute simple : un meilleur investissement dans la formation des entraîneurs aurait assurément un gros impact sur la performance des clubs et équipes nationales d’Afrique. Il faudrait tout de même que les ressources nécessaires comme les académies de foot, les séminaires et les rencontres avec des entraîneurs européens aguerris soient mis à disposition des entraîneurs africains.
Visibilité médiatique et reconnaissance à l’international
La médiatisation des compétitions africaines comme la LDC de la CAF se fait grandissante. Cette visibilité a mis en avant, et ce à de nombreuses reprises, des talents africains inconnus à ce jour, mais aussi des styles de coaching inédits et très efficaces. Malgré tout cela, certains préjugés persistent de par le monde au sujet des performances de ces entraîneurs. Fort heureusement, Mali Koulibaly, actuel entraîneur de l’équipe nationale junior et expert africain en club européen ou encore Hervé Renard actuellement en Arabie Saoudite changent cette image. Ces deux entraîneurs bien connus de l’antenne ont plusieurs fois créé la surprise par un coaching gagnant au cours de rencontres jugées perdues d’avance.

D’autre part, la reconnaissance due aux entraîneurs africains vient aussi de la dévotion dont ils font preuve envers leurs équipes lors de compétitions africaines. En deçà, ils reçoivent assez de propositions pour la gestion de clubs européens : une preuve palpable de reconnaissance de leurs compétences. D’autres sont même invités à participer à des séminaires où ils partagent leurs expériences, leurs visions du football.
Pas toujours reconnu à sa valeur : les défis et obstacles de l’entraîneur africain
Malgré les avancées ci-dessus citées, moult obstacles persistent. L’absence de financement et le faible développement des infrastructures ainsi que le manque de niveau au sein de ligue locale et d’opportunités pour ces entraîneurs de se faire connaître à l’international sont les défis majeurs à ce jour identifiables. Concrètement, beaucoup d’entraîneurs se retrouvent bloqués au sein de ligues de bas niveau et n’ont aucune occasion de s’afficher au grand monde en tant que valeurs sûres dans le coaching footballistique. Pour finir, il faut noter l’importance d’accompagner les diverses opportunités d’un certain soutien moral et financier. Il revient aux fédérations de football, aux sponsors ainsi qu’aux joueurs de faciliter la promotion des entraîneurs locaux.
Bien que la reconnaissance des entraîneurs de football ne cesse d’augmenter et que des progrès significatifs ont été notifiés, il faut aussi souligner la multitude d’obstacles qui s’imposent. Ils doivent effectivement faire face aux préjugés, mais parfois au racisme également. L’engagement et le soutien des fédérations africaines de football et l’accessibilité aux diverses formations pour ces entraîneurs seront nécessaires pour renverser la tendance.